Valse avec Bachir (Waltz with Bachir)
Un film d’Ari Fohlman
Avec Ari Fohlman, Ori Sivan, Ronny Dayag…
Valse avec Bachir marque, après le déjà excellent Persepolis, l’évolution d’un genre encore peu répandu, celui du documentaire d’animation.
Le cinéaste Ari Fohlman a puisé dans son propre passé pour réaliser ce documentaire autobiographique, qui s’attache à retracer les chemins tortueux qui menèrent aux massacres de Sabra et Chatila, perpétrés par les milices chrétiennes libanaises contre les palestiniens de ces camps.
A travers sa propre histoire de jeune soldat égaré dans l’armée israélienne, Ari Fohlman signe une œuvre universelle, qui ne glorifie pas la guerre mais qui en montre les dures réalités, et surtout les marques indélébiles qu’elle laisse sur la conscience. De conscience, de mémoire, il est effectivement question. D’oubli aussi, de souvenirs morcelés, d’un puzzle dont les pièces se sont éparpillées avec le temps.
Ce voyage vers le passé est émaillé de rencontres avec ses anciens camarades de l’armée, qui vont tour à tour l’aider à reconstruire cette mémoire perdue, un pan de sa vie qui était enfoui au plus profond, oublié à cause de son horreur.
A partir de ce documentaire en prise de vue réel, Fohlman a décidé de lui donner une forme particulière, en choisissant l’animation. Un choix judicieux et brillant, qui permet des digressions et une mise en image de la période de la guerre. Beau et appliqué, Valse avec Bachir touche par sa mélancolie et sa justesse.
La mort de Bachir, icône d’un Liban aspirant à une démocratie libérée de l’influence syrienne, provoqua ces massacres odieux, sans que l’armée israélienne ne les stoppe suffisamment tôt, laissant ainsi des morts par centaines, voire milliers, joncher les ruelles des camps palestiniens. Ces représailles furent longtemps reprochées à l’armée israélienne, qui aurait laissé entrer les phalangistes dans les camps.
Ari Fohlman signe une œuvre touchante, marquante, qui se conclue par des images sans équivoque d’un pan d’histoire commun à Israël, au Liban et à la Palestine.
Etonnamment reparti de Cannes sans prix, Valse avec Bachir est, espérons-le, promis à un bel avenir à travers les frontières. Plus qu’un simple documentaire, plus qu’un film d’animation, un témoignage d’une force rare, dont la maîtrise est tout à fait brillante.
Sans conteste l’une des œuvres marquantes de cette année 2008.
Waltz with Bachir reminds, after the excellent
The
director Air Fohlman went back in his own past to
shoot this autobiographical documentary, which tries to explain the ways that
led to the Sabra and Chatila
killings in 1982, perpetrated by Christian militias against Palestinians refugees’
camps.
Through his
own story as a young soldier in the Israeli army, Fohlman
had done a universal movie, which does not glorify the war but in the contrary
shows its rough side, and above all the scars it leaves on the memory. The
movie is all about it, memory, forgotten moments, a
jigsaw which parts got lost with years.
This trip
to the past is marked by the meetings with his fellow army companions, who will
help him find the lost pieces of his memory, moments forgotten due the horror
and the shock.
From a real
documentary shooting, Fohlman decided to choose the
animation, a brilliant choice that allows the flash-backs to be shot without
actors. Waltz with Bachir is both melancholic and
real.
The death
of Bachir Gemayel, icon of
Ari Fohlman realizes a work that does not leave without
reaction, concluded by shots that forever links
Surprisingly,
Waltz with Bachir did not get a prize in
Without a doubt, one of the best movie in 2008.
Arnaud
Meunier